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Objectif -50% de pesticides Une panoplie pour les agriculteurs, un changement dans les mentalités

Tenter d’atteindre l’objectif de réduire l’utilisation des pesticides de 50%, fixé par la directive cadre européenne et repris dans le plan Ecophyto 2018, devrait entraîner le développement d’un panel de techniques alternatives. La conquête du marché de la lutte biologique apparaît comme l’un des objectifs essentiels. Cette panoplie aussi diverse soit-elle devrait compter également les biotechnologies, dont font partie, on le rappelle, les Ogm.

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Le plan Ecophyto anticipe les réformes de la
directive cadre européenne. Des mesures générales
doivent être harmonisées au niveau communautaire.


Forum agrofourniture de l'Afja et du Syrpa (© LG, Terre-net Média)

L’Afja et le Syrpa ont réuni mercredi 26 novembre dernier, représentants du gouvernement, syndicats, coopératives agricoles et industries phytosanitaires pour débattre du plan Ecophyto 2018 et des directives européennes associées.

Après un bref rappel des axes du plan, les intervenants ont présenté leur point de vue concernant une agriculture de demain, qui se veut productive et plus respectueuse de l’environnement.

« Vers une politique de réduction des impacts, plutôt que les quantités » selon Philippe Michel

Le plan Ecophyto est « sur de nombreux points soutenu par les industries phytopharmaceutiques » a déclaré Philippe Michel, responsable des affaires techniques et réglementaires à l’Uipp. Il a cependant mis en garde Marie-Christiane Casala, représentante du gouvernement, du risque de « créer des impasses pour les agriculteurs et de développer des cultures orphelines ». La réduction de l’utilisation des pesticides constitue un objectif sanitaire et environnemental, mais il ne doit pas pour autant empêcher les agriculteurs de produire, ont souligné les intervenants. L’investissement dans la recherche et le développement de techniques « alternatives » constitue donc un défi pour les acteurs de la filière. Ces derniers doivent être en mesure de proposer aux agriculteurs des solutions de remplacement tout aussi efficaces.

Conquérir le marché de la lutte biologique


"La meilleure caractéristique d'un indicateur, c'est d'être indicatif!
Le Nodu a été choisi comme référence,
des déclinaisons seront possibles en fonction des besoins"
a déclaré Marie-Christiane Casala (© LG, Terre-net Média)

La lutte biologique constitue l’une des alternatives possibles, et possède de plus l’avantage d’être peu impactante sur l’environnement. Cependant, c’est un marché encore trop peu développé en Europe. Aujourd’hui, comme l’a rappelé Bernard Blum, directeur des relations internationales à Ibma, « 120 sociétés à la limite de la viabilité produisent des agents biologiques en Europe. »

D’autre part, « l’Europe est aujourd’hui l’un des leaders en termes de protection des plantes. Si elle souhaite le rester, il est donc nécessaire qu’elle investisse dans les techniques alternatives. Si elle ne le fait pas, il faut être conscient que d’autres le feront » a-t-il insisté. Il a en effet souligné la place d’un pays comme le Japon sur le marché de l’électronique entre autres, et a émis l’hypothèse de « devenir dépendant du Japon en termes de lutte biologique, comme nous le sommes déjà en termes d’électronique ».


"Le plan Ecophyto
perd la dimension de réduction des risques liés aux produits
les plus dangereux par rapport aux directives européennes"
selon Bernard Blum (© LG, Terre-net Média)

Fournir une panoplie pour l'agriculteur, avec un effort réalisé en recherche

Les biotechnologies sont également timidement évoquées, avec derrière elles le spectre des Ogm. En arriverait-on à devoir faire un choix entre produits phytosanitaires et Ogm ? La question n’est d’après les débats, pas aussi catégorique. Les agriculteurs doivent disposer d’une panoplie de solutions pour mener à bien leurs cultures. « Les produits phytosanitaires, ainsi que les biotechnologies, parmi lesquelles les Ogm, doivent faire partie des outils à disposition des agriculteurs. »

« Utiliser moins de pesticides et plus de matière grise » selon Pierre Guy

L’objectif majeur reste bien de pouvoir nourrir l’intégralité de la population humaine sur Terre. Au rythme de consommation actuel, il va de soi que malgré un souci de protection de l’environnement, toute technique capable de maintenir ou d’accroître la production sera la bienvenue.


"La France doit apprendre a être plus autonome et plus économe.
L'important est de diminuer le risque liés à ces produits
et non les moyens"
a souligné Pierre Guy,
Administrateur de France Nature Environnement,
en charge du dossier au Grenelle de l'environnement
(© LG, Terre-net Média)
 

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